Durant l’hiver, en montagne, à Avoriaz, le cheval est le serviteur de l’homme à l’ordre des maîtres de traineaux. Une symphonie de trots attelés rythme la station enneigée, récital visuel. Le bruit du sabot est assourdi par le coussin de neige. Seul le grelot cadencé annonce son arrivée. Il nous dépasse au son de son souffle, nuage de vapeurs condensées.

“La plus noble conquête que l’homme ait jamais faite...” disait Buffon.

L’Equus Caballus est le symbole de l’image que l’homme se fait de lui-même : fort, puissant, beau, magnifique, intelligent. L’Equus Caballus nous offre la possibilité d’échapper à la monotonie de notre condition mais Spinoza relativisait : “L’homme n’aura jamais la perfection du cheval”.

En ces périodes de réchauffement climatique, il faut comprendre que ces ambiances hivernales sont appelées à disparaître. Il est temps de composer un petit opus en souvenir pour illustrer ces symphonies visuelles dessinées par des êtres aux membres stroboscopiques, telles des chronophotographies d’Eadweard Muybridge.